vendredi 16 mars
Sur l’Espace France, dans la session intitulée « Dialogue citoyen : du local à l’international », les intervenants détaillèrent ce que signifiait la participation citoyenne dans les projets d’eau, grâce à la présentation de trois expériences :
- La session s’ouvrit sur le cas de l’élaboration du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) regroupant les quatre pays d’Afrique de l’ouest (la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal) sur le territoire desquels se déploie le bassin du fleuve Sénégal. Ce schéma directeur intègre une participation locale. Le changement d’échelle entre cette participation locale et l’envergure régionale du projet à l’architecture institutionnelle forte constitue l’aspect le plus innovant du projet.
- La concertation entre élus, usagers (industriels, agriculteurs, consommateurs), ONG et communauté scientifique dans le cadre d’un projet visant à sauver une nappe phréatique menacée de salinisation dans le bassin Adour Garonne fut ensuite très rapidement présentée.
- Enfin, un film sur trois projets de plus ou moins grande ampleur visant à sensibiliser la population (et notamment les enfants) à la valeur de l’eau, fut diffusé.
Le coût de campagnes visant au dialogue citoyen a été jugé comme un bon investissement, sans toutefois que les impacts et la prise en compte réelle de la participation citoyenne aient été présentés dans le détail. Ils auraient mérité d’être davantage développés. Par exemple, dans le cas de l’OMVS, les informations collectées lors des sessions de participation citoyenne remontaient vers les différents organes de décision, par l’intermédiaire des animateurs, mais on ne sait pas exactement dans quelle mesure elles ont été prises en compte dans le SDAGE. Dans le cas de la Gironde, la concertation semble avoir servi des objectifs prédéfinis - faire comprendre aux usagers l’importance du projet visant à protéger la nappe de la salinisation et ainsi leur faire admettre la nécessité de nouvelles taxes - plutôt que d’élaborer un véritable plan en commun. Ainsi, si on ne peut que louer de telles initiatives, la dynamique de « bottom-up » ne se met pas pour autant en place, dans la mesure où le dialogue citoyen reste initié par des autorités, qu’elles soient locales, nationales ou régionales.
Eudora, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
Maguelone, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
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