L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

mercredi 21 mars 2012

Continuité écologique : comment aller plus loin ?


Porter à haut niveau l’enjeu environnemental dans la conception et la gestion d’ouvrages hydroélectricité
vendredi 16 mars

La session « Porter à haut niveau l’enjeu environnemental dans la conception et la gestion d’ouvrages hydroélectricité » à l’Espace France visait à présenter les solutions à notre disposition pour restaurer (ou conserver) la valeur écologique des cours d’eau dégradés par la présence d’ouvrages hydroélectriques. Organisée par l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse (AE RMC), on pouvait compter en plus des témoins français (EDF, Bureau de l’eau et de la biodiversité du Ministère de l’écologie, AE RMC, micro-centralien), le WWF et l’association internationale des électriciens.

La présentation faite par le directeur de l’agence a été efficace, allant droit au cœur du sujet avec des exemples pertinents. Il a su mettre en avant les 3 points noirs liés à la présence d’ouvrages sur nos cours d’eau (transports des sédiments, gestion des flux et mobilité piscicole), l’importance de concilier solutions techniques et économiques, ainsi que les particularités de l’énergie hydroélectrique en tant qu’énergie durable « stable ». Il a également mis l’accent sur l'actuelle diminution de la consommation d'eau, qui selon lui découle en partie du Grenelle de l’environnement (ce-dernier ayant été également loué par le WWF, mais pour la dimension participative de la démarche). Nous déplorons cependant ces quelques mots malheureux : « [nous continuons de] créer de la continuité écologique » alors que nous ne faisons que restaurer ce que nous avons fortement dégradé. Rappelons aussi qu’être leader dans un domaine n’implique pas forcément que l'on y est exemplaire...

Les différents intervenants ont su mettre en avant les "bonnes actions" qu'ils ont conduit en matière de continuité écologique. Les retours d’expériences sont certes intéressants, mais pour ce dernier jour du forum des solutions, nous attendions des engagements novateurs. C’est ce qui a été en ébauché avec l’intervention de l’IHA (International Hydropower Association) qui a présenté son protocole d’évaluation de l’hydroélectricité durable, visant à établir le profil environnemental des ouvrages. Alby Schmitt (Ministère de l’écologie), a également souligné le manque de porteurs de projets à l’échelon local et a proposé de réunir les concessionnaires par bassin versant comme nouvelle forme de gouvernance sur ces sujets. Le WWF, quant à lui, s’est permis un « rappel à l’ordre » précisant que même si la situation évolue en France, les tendances restent préoccupantes et qu’il faut donc mener des réflexions plus larges sur l’impact des ouvrages et leur utilité réelle (en fonction des situations).

Finalement, EDF a recadré (mais un peu tard) les discours précédents en précisant que les concepts développés n’étaient pas nouveaux mais issus d’une réflexion vieille de plusieurs décennies déjà. Par ailleurs, selon EDF, la problématique clé est celle de l’hydromorphologie des cours d’eau, sur laquelle on travaille trop peu encore aujourd'hui.

Mehdi, École des Ingénieurs de la Ville de Paris
Pauline, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF

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