L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

mardi 13 mars 2012

Promouvoir la croissance verte et valoriser les services écosystémiques : vers un nouveau paradigme de gestion ?

Session INTRO 2.4 - Le défi de la croissance verte : sans nature, sans eau, pas de croissance
lundi 12 mars

Cette séance introduisait la réflexion qui aura lieu tout au long du Forum sur la promotion de la croissance verte et la valorisation des services écosystémiques, en croisant les discours de représentants des Nations Unies, de l'OCDE, d'entreprises privées (Veolia), de la Banque Mondiale…

Pourquoi ne pas initier les questionnements sur l'eau en les attaquant par l'angle économique ? L'interrogation mérite d'être soulevée et semble trouver ici des supporters. Mais attention au vocabulaire ! Certains, notamment dans les pays en développement, ne veulent pas se cantonner à la notion d’ « économie verte », mais bien parler de « croissance verte ». Selon eux, elle aurait l'avantage de maintenir une notion de développement, de marges de progrès.

Soit. Donnons une valeur économique à l'eau. Mettons par exemple en place des indicateurs, telle une "empreinte eau", similaire à celle du carbone. Intégrons les coûts des services écosystémiques dans le prix de l'eau. Mais donner une valeur monétaire à l'eau, soi-disant bien commun de l'humanité, n'est-il pas risqué, ou éthiquement contestable ? La question, soulevée par une auditrice, est restée clairement en suspend ! Une ouverture proposée par A. Grobicki (Secrétaire exécutive du Partenariat Mondial pour l’Eau) pour passer outre ce paradoxe : donner une valeur aux solutions sur l'eau plutôt qu'à l'eau en tant que telle.

En tout cas, tout le monde est d'accord : rien ne se passera sans des apports financiers lourds, et pour les mobiliser, il faudra mettre en avant les retours sur investissements possibles, à tous les niveaux. Cependant, les aspects financiers sont-ils les seuls moteurs du changement ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une question de volonté ? J.M. Herrewyn, représentant de Veolia, souligne que la volonté du secteur privé ne manque pas, et préfère rejeter la cause des blocages sur les acteurs politiques.

Globalement, cette séance introductive n'a pas encore détaillé les solutions pour l'eau liées à la croissance verte. Une question de la salle a d'ailleurs interpelé les intervenants à ce sujet : quelles solutions sont à portée de la main et pourraient être facilement réalisées? Si le temps a manqué pour développer des réponses, S. Lemmet, du PNUE, a souligné que seules des solutions répondant à une exigence d'efficience pourront facilement être mises en place. Pour elle, s'il ne fallait en retenir qu'une et la porter à Rio+20, ce serait d'améliorer l'irrigation des surfaces cultivées en développant le goutte-à-goutte.

Pour K. Van der Heijden, ambassadrice des Pays-Bas pour le développement durable, s'il existe des solutions "faciles", elles ne sont pas pour autant réalistes : il est difficile, voire impossible, d'arriver à un consensus entre les pays dans des processus intergouvernementaux, comme celui de Rio+20. Comme l'a relevé R. Narayanan, des discussions à des échelles moins globales, moins médiatisées, ne seraient-elles pas plus pertinentes pour faire émerger des solutions ?

Enfin, le concept même de croissance verte a été interrogé par certains. Ne faudra-t-il pas aussi tôt ou tard se poser des questions sur les limites de la croissance ?

Sarah, Mastère spécialisé PPSE AgroParisTech-ENGREF
Axel, École des Ingénieurs de la Ville de Paris

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