L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

lundi 19 mars 2012

SLUM : D’un monde de bidonvilles à un monde de solutions ?


Pour cette édition 2012, le réseau projection (plateforme d’échange entre jeunes professionnels des services essentiels du Nord et du Sud) a proposé au 6ème forum mondial de l’eau la reconstitution d’un « bidonville » au sein du village des solutions. Même si l’idée semble intéressante, du moins interactive et ludique, il faut regretter le manque de lisibilité des solutions présentées. Cette belle initiative, appréciée par de nombreux acteurs de ces territoires, avait pour vocation de sortir les quartiers précaires de leur image de misère afin de mettre en avant leur dynamisme et leur vitalité.

Après avoir assisté au panel de niveau local de mercredi, proposant des rencontres avec les acteurs du terrain ; je me suis entretenue avec Mme Traoré, ingénieur hydraulique territorial de Bamako. Selon elle, cette mise en scène des quartiers précaires a eu un impact majoritairement positif. En effet, l’ambiance informelle qui en résulte a su mettre les intervenants à l’aise. La mise en situation des visiteurs alimente le débat, et suscite des réactions. Un journaliste du réseau projection Bénin va même jusqu’à parler de « choquer », alors que le décor ne s’y prête pas, loin s’en faut. On se promènerait dans des cabanes d’enfants, l’impression serait la même. La situation dramatique et la misère de ces quartiers de grande souffrance n’est absolument pas mise en lumière ici. Aucune illustration ne permet de remettre en situation les maquettes et autres habitats reconstitués. Quelle prise de conscience ce décor suscite-t-il vraiment ?


Finalement, malgré des intervenants et des témoignages de qualité, les assistants étaient peu nombreux (manque de place ?) et d’origines peu diversifiées. Aucune traduction n’était proposée et les échanges, très courtois, sont restés très « bons-enfants ». Que ces discussion aient lieu est déjà une bonne chose, mais quel impact peuvent elles avoir si elles se limitent à un cadre aussi restreint? Un cadre plus institutionnalisé, en salle de conférence aurait-il permis une telle décontraction et une discussion aussi détendue autour de ces retours d’expériences ? Un public plus large aurait-il posé des questions aussi pertinentes ? Quoiqu’on en dise, et quelques soient les limites pratiques de cette conférence, elle fut très enrichissante et c’est bien dommage que de tels échanges ne soient pas voués à être diffusés.

Pauline, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF

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