L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

jeudi 15 mars 2012

Coopération en eaux transfrontalières : un sujet de fond resté en surface

Espace France - Coopérer en eaux transfrontalières
mercredi 14 mars

L’eau, à la fois de surface et souterraine, a une portée géopolitique et est susceptible de devenir une des premières sources de conflit dans les décennies qui viennent. L’enjeu de la coopération en eaux transfrontalières est de parvenir à les prévenir en conduisant à la définition d’une vision commune entre l’ensemble des parties concernées, donnant lieu à un cadre stratégique partagé de gestion.

Les intervenants ont fléché plusieurs points susceptibles de favoriser la réussite de ces démarches. Il s’agit d’abord de créer un climat de confiance, condition nécessaire à une bonne gouvernance et qui permet l’institutionnalisation de structures de coopération adaptées. Ces espaces doivent permettre aux parties de s’accorder sur un diagnostic partagé et la définition de programmes d’actions stratégiques, comprenant la recherche de financements pérennes, le développement des capacités des acteurs et l’harmonisation des cadres juridiques. A l’inverse, l’analyse croisée de différents projets transfrontaliers permet d’identifier plusieurs freins à ces démarches : les projets sont souvent de trop court terme, gérés par un système de gouvernance insuffisant (jeux d’acteurs insuffisamment anticipés), avec des approches trop souvent sectorielles et enfin, le plus souvent, des projets plus de suivi et/ou de contrôle que d’aide à la décision politique.

Le cas de l’OMVS (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal) parait particulièrement avancé et exemplaire : les différents États acquièrent conjointement et en indivision l’ensemble des barrages sur le fleuve, et en organisent collectivement la gestion par le biais d’une institution fédérative. Une telle organisation parait admirable mais suppose évidemment des relations particulièrement bonnes entre les pays. Les situations de conflits ou de post-conflit, quant à elles, rendent au contraire toute tentative de coopération extrêmement complexe, nécessitant une réflexion approfondie sur l’organisation de la concertation et le rôle possible de la communauté internationale.

La multitude d’intervenants à cette conférence a permis d’aborder des cas variés mais a montré aussi certaines limites. Chaque intervenant bénéficiait de 5 à 10 min, l’ensemble de la conférence a donc principalement consisté en une succession d’exemples avec une ligne directrice parfois difficile à suivre, rendant la conférence parfois peu claire et redondante. Nombres d’intervenants insistant sur les mêmes points mais ne pouvant les développer faute de temps, de nombreuses problématiques ont été évoquées mais malheureusement jamais détaillées. Ces problèmes de forme qui nuisent à la profondeur des propos tenus peuvent d’ailleurs être élargis à une bonne partie des interventions auxquelles nous avons assisté au cours de ce forum…

Thomas, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF
Louise, Mastère spécialisé PPSE, AgroParisTech-ENGREF

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