L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

jeudi 22 mars 2012

De la gestion de l’urgence humanitaire au développement : une difficile transition pour tous les acteurs

Session 1.4.6 - Assurer la transition entre la réponse humanitaire aux catastrophes liées à l'eau et le développement
jeudi 15 mars

Lors de la session intitulée « Assurer la transition entre la réponse humanitaire aux catastrophes liées à l’eau et le développement », ONG, bailleurs de fonds, représentants administratifs et politiques locaux et sociétés de traitement et de distribution d’eau ont partagé leur expérience des situations de catastrophe et de post-crise. Ce panel d’acteurs a explicité les missions de chacun dans la gestion des crises et présenté un bilan du rôle des clusters issus de la réforme de l’aide humanitaire de 2005. Les intervenants ont exposé de manière concrète et transparente les défis auxquels ils font face et les réponses qu’ils tentent de mettre en place dans un processus de « learning by doing » (apprentissage par la pratique) quand il s’agit de passer de la gestion de l’urgence à la reconstruction et au développement, dans une démarche de continuum.

En situation d’urgence, les priorités en matière d’assainissement de l’eau sont la protection de la santé, le respect de la dignité, la préservation de l’environnement et la prise en compte des besoins sanitaires féminins afin de ne pas rendre plus vulnérables des populations déjà profondément meurtries. L’investissement dans l’assainissement a également de nombreuses répercussions financières positives. Certaines techniques permettent en effet de répondre de manière rapide et efficace aux besoins des individus, première étape essentielle pour assurer la transition.

Afin d’améliorer la réponse humanitaire aux situations d’urgence, la réforme de 2005 a notamment créé des clusters. Ceux-ci ont pour finalité de renforcer le partenariat entre les institutions des Nations-Unies, les Organisations internationales et les ONG. Parmi les dix clusters créés, le cluster WASH est dédié à l’eau, l’assainissement et l’hygiène, sous le leadership de l’UNICEF.

Dans ce contexte, un plan stratégique, adopté pour la période 2011-2015, vise à renforcer l’appui à la coordination pour améliorer la réponse humanitaire, assister les gouvernements dans la préparation de leurs réponses aux crises et améliorer la qualité de ces réponses. Au niveau local, les clusters servent à suivre la situation sur place au jour le jour afin de recenser les besoins et de coordonner les actions de manière systématique. La fonction de coordination est chargée de fournir l’information mais les partenaires restent responsables de la prise en charge des besoins. Les clusters sont ainsi capables de répondre à des urgences de niveau 3, correspondant à des catastrophes telles que le tremblement de terre en Haïti ou les inondations au Pakistan en 2010, et à mobiliser des ressources.

Ils font toutefois face à des enjeux liés notamment à leur jeune existence : coûts financiers supplémentaires imprévus ; difficile gestion de l’information ; manque de transparence des données fournies par les clusters et leurs partenaires ; délicate intégration des réponses apportées sur le terrain par les différents clusters pour davantage d’efficacité.
  
De plus, si les différents partenaires maitrisent l’activation d’un cluster, ils ont plus de mal à le désactiver. Ce constat reflète les difficultés que pose la transition entre la gestion des crises et les opérations de développement. En effet, les actions menées et leur durabilité, le niveau de la prise de risque, les acteurs, les cycles de financement et de décaissement sont bien différents d’une phase à l’autre : injecter des doses de chlore dans des bidons et construire un réseau de distribution d’eau potable n’ont rien de comparable. Afin d’augmenter la sécurité sanitaire des pays en sortie de crise, le passage de témoin entre les partenaires de chaque étape doit encore être considérablement amélioré. C’est ce à quoi s’est attachée l’ONG Solidarités International avec succès en République Démocratique du Congo, en partenariat avec les autorités locales du district Tanganyika et la Fondation Veolia.

Eudora Berniolles, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris
Maguelone Calvas, Master 2 Affaires internationales, Sciences Po Paris

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