L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

jeudi 15 mars 2012

Des mondes différents

MED1.1 et MED1.2 - La gestion de la demande en eau dans la région méditerranée
mardi 13 mars

Le fil conducteur de l'échange qui nous a tenus en haleine pendant près de 5 heures aura été le chemin à parcourir pour passer d'une gestion de l'offre à une gestion de la demande en eau, dans les pays bordant la Mer Méditerranée. En clair, avant de chercher à tout prix à distribuer plus d'eau, regardons s'il n'est pas possible de diminuer la consommation.  Mais si on parlait ici de Méditerranée, étaient invites en très large majorité des intervenants de pays nord-africains et du Proche-Orient. Un peu de France, mais point d'Espagne, d'Italie, de Grèce, ni de Turquie,... La terminologie "Méditerranée" a-t-elle alors un sens ? Surtout qu'aucune idée de coopération inter-états n'a émaillé le discours…

Présenté dans les discours comme l'un des axes essentiels dans la maîtrise de la demande en eau, le pôle communication/sensibilisation/éducation est apparu comme le parent pauvre en termes d'investissements. Si tous les intervenants semblaient d’accord sur la nécessité d’expliquer les problématiques aux populations, les applications concrètes sont restées entourées d’un voile de brouillard. Combien d’argent est-il dépensé pour communiquer ? Ne pourrait-on pas fixer des engagements concernant les investissements alloués à l'éducation des populations ?

L’instauration de mesures coercitives a tout à gagner à être faite en concertation avec tous les acteurs, et en particulier les utilisateurs finaux. Il ne peut en effet y a avoir de législations efficaces sans une autorité légitimée dans sa prise de décision par une acceptation générale. Or si la démocratie participative s’invite dans toutes bouches, les exemples de l’organisation et de l’impact de celle-ci frustrent par leurs absences.

Il ne faut pas perdre de vue que toutes les actions vouées à la baisse des consommations d’eau devraient viser un but commun : de ne pas dépenser plus que ce que nous pouvons prendre à la nature. Il en va de la survie même de l’espèce. Si tout cela est abordé par les Français selon un axe très utilitariste de protection des ressources éco-systémiques, les autres intervenants, bien que partageant le bilan de la situation, se soucient naturellement plus de leur développement économique à court terme que de la pérennité de leurs actions. Il a ainsi été brièvement évoqué le travail à faire sur l'utilisation des eaux souterraines, voire fossiles ! Veillons à bien saisir les conséquences de nos actes : l’irrigation au goutte-à-goutte, solution présentée comme miracle, diminue de fait le rechargement des nappes en comparaison à une irrigation classique gravitaire.

Enfin, il est clair que l'axe économique est crucial pour faire changer les comportements, et interpeller les décideurs. Surtout quand on nous évoque au Maroc 3,3 millions d'euros d'économie sur 3 ans pour 1,2 investis (en travaillant en particulier sur la maitrise des fuites dans les réseaux). La distinction doit être faite entre coût de l'eau pour la collectivité et prix pour l'utilisateur : ainsi, l'eau est subventionnée par l’État au Maroc ou en Tunisie. Et fixer le curseur concernant la tarification de l'eau s'avère d’une incroyable complexité.

Axel, École des Ingénieurs de la Ville de Paris
Mehdi, École des Ingénieurs de la Ville de Paris

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