L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée & Corse, établissement public de l’Etat, incite et aide, à l’échelle de ses bassins versants, à une utilisation rationnelle des ressources en eau, à la lutte contre leur pollution et à la protection des milieux aquatiques.

vendredi 16 mars 2012

Aucun laissé-pour-compte : une initiative louable dans la région paneuropéenne

Espace France - lancement officiel du document "No one left behind"
mardi 13 mars

La session durant à peine 20 minutes sur l’Espace France, au milieu de l’effervescence du palais phocéen, avait pour objet de lancer officiellement le rapport « Aucun laissé-pour-compte – Garantir un accès équitable à l’eau et à l’assainissement ». Écrit par des représentants de gouvernements, d’organisations internationales et d’organisations non gouvernementales dans ce qui semblait être un véritable esprit de collaboration, ce rapport se concentre sur la région paneuropéenne (Europe de l’ouest et de l’est et Asie centrale). La France, qui a introduit le droit à l’eau dans sa législation par la loi sur l’eau et les milieux aquatiques de 2006, a été très motrice dans cette initiative, notamment à travers ses relations avec l’Organisation Mondiale de la Santé.

Cette initiative régionale, appelée à être discutée plus avant dans d’autres sessions, est particulièrement louable car elle s’appuie sur des actions concrètes pour un accès équitable à l’eau et à l’assainissement avec pour cibles des groupes vulnérables : les handicapés, les réfugiés, les minorités ethniques exclues, les populations nomades, les personnes en prison etc. L’initiative vise également la réduction des disparités géographiques. Les principes d’action portent sur l’accessibilité physique liée à la qualité des ressources en eau et aux infrastructures, l’accessibilité financière et la non-discrimination.

Les points qui ont suscité notre intérêt ici sont les suivants :
  • Une approche du développement et du bien-être par le droit. Le droit à l’eau et à l’assainissement a été reconnu comme un droit humain par une résolution de l’Assemblée des Nations-Unies en 2010. Il garantit à tous un accès à l’eau et à des installations d’assainissement dans des critères de disponibilité, d’accessibilité, d’acceptabilité et de sécurité. Cependant, comme l’ensemble du droit international, l’application de ce droit est difficile.
  • Le ciblage sur les exclus est une façon intéressante de faire respecter un droit quand les personnes ne sont pas en capacité de se défendre elles-mêmes. Cela met l’accent sur l’exclusion comme une des difficultés majeures du respect du droit à l’eau et à l’assainissement pour tous les hommes. Cela renvoie en quelque sorte à la hausse l’Objectif du Millénaire 7.C visant à réduire de moitié, de 2000 à 2015, le taux de la population qui n’a pas d’accès à l'eau potable ni à des services d’assainissement de base, en rappelant qu’il ne doit y avoir aucun « laissé-pour-compte ». 
  • L’initiative présentée dans le rapport a un aspect opérationnel car son objectif est de mettre en œuvre une méthodologie pour les gouvernements sous forme de check-list au moyen d’indicateurs de contrôle, qui soient des outils pour améliorer l’accès à l’eau et à l’assainissement. 
  • La région étudiée est la région paneuropéenne. Cela met en lumière que les enjeux d’accès à l’eau existent également dans cette région avec près de 110 millions d’habitants souffrant de difficultés d’accès à l’eau et à l’assainissement. Même dans les pays développés, la question de l’accès reste importante.
Eudora, Master 2 Affaires Internationales, Sciences Po Paris
Maguelone, Master 2 Affaires Internationales, Sciences Po Paris

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